Misery by King Stephen

Misery by King Stephen

Auteur:King, Stephen [King, Stephen]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Horreur, suspence
ISBN: 9782253151371
Éditeur: Le livre de poche
Publié: 0202-09-04T23:00:00+00:00


15

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Il dut attendre la fin de l’après-midi pour la revoir. Après sa visite, il lui fut impossible de travailler. Au bout de quelques tentatives futiles, il roula la feuille de papier en boule et abandonna. Ça ne valait rien. Il poussa le fauteuil à travers la chambre. Pendant qu’il manœuvrait pour passer du fauteuil au lit, une de ses mains glissa et il fut à deux doigts de tomber. Il dut poser sa jambe gauche au sol, et si ce geste suffit à lui éviter la chute, son poids porta dessus. La douleur fut atroce ; on aurait dit qu’une douzaine de clous venaient de s’enfoncer dans ses os. Il hurla, s’agrippa maladroitement au montant du lit et se tira dessus à la force des bras, traînant derrière lui sa jambe parcourue d’élancements.

Ça va la faire venir, fut sa première pensée. Elle va vouloir savoir par quel miracle Sheldon est devenu Luciano Pavarotti, ou si c’est sa voix normale.

Mais elle ne se montra pas, et l’effroyable douleur qui montait de sa jambe était insupportable. Il roula péniblement sur l’estomac, enfonça le bras le plus profondément possible sous le matelas et en retira l’une des boîtes échantillons de Novril. Il en avala deux à sec, et somnola pendant quelque temps.

Quand il reprit conscience, il pensa tout d’abord qu’il devait encore rêver. La scène avait quelque chose de surréaliste, comme le soir où elle avait fait rouler le barbecue dans la chambre. Annie était assise au bord de son lit. Elle avait posé un verre d’eau avec deux gélules de Novril sur sa table de nuit. À la main, elle tenait un piège à rat, un Victor. Un rat se trouvait pris dedans – un gros rat, à la fourrure gris-brun mouchetée. Le ressort lui avait cassé le dos. Ses pattes postérieures pendaient par-dessus la planchette, agitées de tressaillements irréguliers. Des gouttes de sang perlaient à ses moustaches.

Il ne s’agissait pas d’un rêve. Mais d’encore un jour de perdu dans l’asile de fous Annie Wilkes.

Son haleine était celle d’un cadavre en décomposition.

« Annie ? » fit-il en se redressant, tandis que ses yeux hésitaient entre elle et le rat. Dehors, le crépuscule tombait – un crépuscule étrange, bleu, pluvieux. Il donnait l’impression d’un rideau tendu à l’extérieur de la fenêtre. De puissantes rafales de vent secouaient la maison et la faisaient grincer.

Si elle n’allait pas bien le matin, son état n’avait fait qu’empirer depuis. Elle allait maintenant très mal. Il se rendit alors compte qu’il la voyait dépouillée de tous ses masques : telle était la véritable Annie, l’Annie intérieure. La peau de son visage qui lui donnait la veille encore cette inquiétante impression de solidité compacte pendait maintenant, inerte, comme de la pâte. Elle avait le regard vide ; elle s’était habillée, mais avait mis sa jupe à l’envers. Il y avait d’autres marques sur sa peau, d’autres éclaboussures d’aliments sur ses vêtements. Il s’en dégageait tellement d’arômes différents, lorsqu’elle bougeait, qu’il était impossible à Paul de les dénombrer. Presque toute



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